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    Homélie du Père Ducourneau le 11 septembre 2014

    MESSE DE ST JEAN GABRIEL PERBOYRE DU 11 SEPTEMBRE 2014

     

    Tout d’abord, permettez-moi de me réjouir de revoir certains visages connus et de rendre grâce à Dieu pour toute la joie qui nous unit aujourd’hui dans cette célébration en l’honneur de notre saint Jean-Gabriel.

    Jean-Gabriel Perboyre est un saint qui marque ma vie spirituelle depuis un long moment. Lorsque j’étais au noviciat des lazaristes, celui-ci portait son nom. Puis, au séminaire, j’etais responsable de la bibliothèque qui portait également son nom. J’ai eu l’occasion d’aller en Colombie et quelle ne fut pas ma joie de voir que là encore le séminaire de Bogota portait son nom. Plus tard, ma Congrégation ma plaça ici, au lieu même de sa naissance durant 3 années. Elle me demanda de rédiger sa biographie en vue de sa canonisation, ce que je fis. Je pus ainsi, assister à ce grand moment de joie à Rome auprès de saint Jean-Paul II. Un peu plus tôt, le père Bernard Massarini, qui fut ordonné prêtre lazariste à la cathédrale de Cahors me demanda de composer un chant à la gloire de notre martyr et, des années après, je reste surpris que ce cantique soit encore chanté. Oui, Jean-Gabriel est de cette espèce de saints qui ne lâche pas ceux qu’il aime. Il ne vous lâche pas.   

     

    Jean-Gabriel nous parle encore : Jésus Christ est le grand maître de la science ; c’est lui seul qui donne la vraie lumière. Toute science qui ne vient pas de lui est vaine, inutile et dangereuse. Il n’y a qu’une seule chose importante, c’est de connaître et d’aimer Jésus-Christ.

    Jean-Gabriel Perboyre, témoin des soubresauts de son temps qui a vu se développer les idées laïques et antireligieuses de la Révolution française, a tout compris de la seule vérité qui vaille pour éclairer le monde et lui donner du sens.

    Nous le voyons bien encore de nos jours, lorsque nous nous débranchons de la lumière de la vérité qu’est le Christ, nous tombons dans les ténèbres des idées qui bafouent l’humanité, et nous faisons de l’homme un objet et non plus un sujet. Les droits des plus faibles ne sont plus mis en avant, on ne les respecte plus, jusque dans le nom qu’on leur donne parfois. C’est le Christ qui éclaire et purifie nos pensées et non notre pensée qui doit définir le Christ, voire le nier. 

    Toute sa vie durant, une vie de 38 années seulement, notre ami Jean-Gabriel n’a jamais cessé de rester accroché au Christ et il savait, pour avoir entendu les missionnaires lazaristes le dire et le répéter lors des missions qu’ils effectuaient, que seul le Christ est source de salut pour l’homme. Il a lui-même affirmé que Nous ne pouvons parvenir au salut que par la conformité avec Jésus-Christ. Après notre mort, on ne nous demandera pas si nous avons été savants, si nous avons occupé des emplois distingués, si nous avons fait parler avantageusement de nous dans le monde ; mais on nous demandera si nous nous sommes occupés à étudier Jésus Christ et à l’imiter. Le ON en question n’est pas celui des hommes mais celui de Dieu. Dieu veut que nous nous efforcions d’imiter son Fils, c’est-à-dire, de le suivre et de lui ressembler dans les œuvres de charité pour que nous puissions avoir part à sa lumière éternelle. C’était le souci permanent de Jean-Gabriel qui voyait les hommes se pervertir dans des idées qui les éloignaient de l’amour de Dieu et du service des pauvres, comme ce fut le souci de Saint Vincent de Paul, fondateur de la Congrégation de la Mission au sein de laquelle le premier saint de Chine qu’est devenu l’enfant du Puech a choisi de servir pour la plus grande gloire de Dieu et le salut du monde.  C’est aussi et toujours le souci permanent de notre Eglise qui ne cesse de rappeler aux hommes de ce temps la nécessité de se tourner vers la Joie de l’Evangile qui restaure le sens véritable de la vie de l’homme, comme l’écrit si bien notre pape François : « Nous parvenons à être pleinement humains quand nous permettons à Dieu de nous conduire au-delà de nous-mêmes pour que nous parvenions à notre être le plus vrai ». Et, à la suite de Jean-Gabriel, de saint Vincent et de tous les autres qui ont donné leur vie au Christ, nous ne pouvons pas garder cette joie pour nous-mêmes puisqu’elle est appelée à déborder de nous, « parce que, si quelqu’un a accueilli cet amour qui lui redonne le sens de la vie, comment peut-il retenir le désir de le communiquer aux autres ? »(La joie de l’Evangile 8). Voilà pourquoi Jean-Gabriel a voulu « porter la Croix du Christ » aux extrémités de la terre ! Il affirme dans une lettre qu’il a eu la vocation de missionnaire avant celle de lazariste et il est rentré dans la Congrégation avec le désir d’aller en Chine pour donner le Christ. Il demandait même de pouvoir finir sa vie comme celle de son prédécesseur dans le martyre qu’il vénérait énormément : saint François-Régis Clet, un autre lazariste qui a donné sa vie pour le Christ en terre de Chine et dont la vie éclairait bon nombre de jeunes séminaristes tel Jean-Gabriel. Puissé-je ressembler jusqu’à la fin à ce vénérable confrère, dont la longue vie apostolique a été couronnée par la glorieuse palme du martyre, priait ainsi Jean-Gabriel lorsqu’il apprit qu’il partait pour la Chine. 

    Jean-Gabriel a toujours gardé confiance en Dieu car il n’a jamais cessé de garder le cap sur lui. Toute sa vie était orientée vers sa lumière, malgré les ténèbres qui ne cessèrent de vouloir le détruire, mais peut-on détruire la lumière lorsque celle-ci a déjà le signe d’une semence d’éternité ? Ainsi, loin d’être un naïf ou un inconscient, Jean-Gabriel restait lucide sur sa mission et sur la nécessité de s’en remettre à Dieu : je ne sais pas, écrivait-il, ce qui m’est réservé dans la carrière qui s’ouvre devant moi, sans doute bien des croix ; c’est là le pain quotidien du missionnaire. Et que peut-on souhaiter de mieux, en allant prêcher un Dieu crucifié ? Sa confiance doit être la nôtre. Si nous sommes ici, c’est aussi pour lui demander qu’il nous aide à être nous aussi, chacun selon sa vocation, porteur de cette Joie de l’Evangile là où nous sommes, ici et maintenant. Ne disons pas que nous n’en sommes pas ou plus capables, nous nous érigerions contre Dieu. Dieu veut nous voir à l’œuvre, malgré nos fatigues, nos infirmités, nos douleurs, nos deuils et nos tristesses humaines légitimes car il nous donne bien plus que tout cela et nous le savons pertinemment si nous voulons être honnêtes avec nous-mêmes. Jean-Gabriel n’était pas plus que nous un être exceptionnel. Il a vécu ici, sur ce terroir, au sein d’une famille, sur un sol qu’il a lui-même labouré avec son père. Mais parce qu’il a grandi au sein d’une famille qui faisait de la foi en Christ le centre de son existence, il a pu faire du Christ le sens de sa vie, comme chacun de nous, nous pouvons le faire. Comme lui, comme sa famille, osons tourner nos pas vers Dieu qui ne cesse de nous le demander. Rappelons-nous, en effet,  que l’initiative vient de Dieu lui-même et donc que nous ne sommes pas la source de l’appel à l’évangélisation du monde qui nous entoure et qui commence là où nous sommes. Le pape François nous rappelle qu’ il n’y a pas de motif pour lequel quelqu’un puisse penser que cette invitation n’est pas pour lui. (La joie de l’Evangile 3). Pour l’Eglise que Jean-Gabriel a servi jusqu’au bout de lui-même, il est clair que tous les chrétiens ont le devoir d’annoncer Jésus-Christ sans exclure personne, non pas comme quelqu’un qui impose un nouveau devoir, mais bien comme quelqu’un qui partage une joie, qui indique un bel horizon, qui offre un banquet désirable. L’Eglise ne grandit pas par prosélytisme mais par attraction. (La joie de l’Evangile 14). L’Eglise missionnaire doit faire désirer Dieu car il reste le sens de l’homme. 

    C’est ainsi que Jean-Gabriel, rempli de cette sagesse divine qu’il a voulu partager avec l’humanité tout entière nous rappelle avec raison que dans le crucifix, l’Evangile et l’Eucharistie, nous trouvons tout ce que nous pouvons désirer. Il n’y a pas d’autre voie, d’autre vérité, d’autre vie.  Pour l’enfant du Puech qui a parcouru les lointaines terres de Chine, toute notre vie doit ainsi se  tourner vers la perspective de son salut en Dieu lorsqu’elle devra faire son ultime pâque dans un face à face intime avec Dieu qui sera celui de la vérité. C’est cette vérité qui éclairera toute notre existence passée. C’est la raison pour laquelle, à la suite de saint Vincent de Paul qui déclarait que le Christ est le modèle de l’humanité, son prototype, son fils spirituel, Jean-Gabriel Perboyre, n’hésite pas à nous sermonner en tant que grand frère dans la foi. Ecoutons-le encore : si nous voulons parvenir à la gloire du Ciel, il faut que nous devenions peintres ; plus nous peindrons fidèlement en nous l’humilité de Jésus-Christ, son obéissance, sa charité et ses autres vertus, plus nous assurerons notre salut, et plus notre gloire sera grande dans le Ciel. 

    Ainsi, sans crainte aucune, demandons avec sa propre prière l’intercession de notre saint pour que nous puissions être digne de lui, de ce qu’il veut pour nous, de ce qu’il attend de chacun de nous rassemblés ici, pour que nous lui ressemblions comme disciple aimant du Christ, n’ayant aucune crainte de le porter au monde qui en a bien besoin:

    O mon divin Sauveur, par ta toute puissance et ton infinie miséricorde, que je sois changé et tout transformé en toi. Que mes mains soient tes mains, que mes yeux soient tes yeux, que ma langue soit ta langue, que tous mes sens et mon corps ne servent qu’à te glorifier ; mais surtout transforme mon âme et toutes ses puissances : que ma mémoire, mon intelligence et mon cœur soient ta mémoire, ton intelligence et ton cœur ; que mes actions, mes sentiments soient semblables à tes actions, tes sentiments, et de même que ton Père disait de Toi : je t’ai engendré aujourd’hui, tu puisses le dire de moi et ajouter aussi comme ton Père céleste :Voici mon Fils bien-aimé, en lui j’ai mis tout mon amour. Amen 

     

                                               Père Jean-Yves DUCOURNEAU, cm.

     

     


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  • Homélie du 11 septembre 2013

     

    Montgesty

     

    S. Jean-Gabriel Perboyre

     

    Homélie 11 septembre 2013

     

     

     

    Le désir du martyre

     

     

    Qui a envie de mourir martyr ? Jean-Gabriel Perboyre n’a pas seulement subi le martyre, il l’a ardemment désiré. Il l’a dit à de nombreuses reprises avant de partir pour la Chine : « Priez Dieu pour que je meure martyr ! ». Le 11 septembre 1840, au terme d’un an de captivité et d’outrages, le rêve de Jean-Gabriel se réalise : il est mis à mort comme un criminel à cause de sa fidélité au Christ. Son supérieur fit ce commentaire : « Je n’ai pas [eu] le bonheur d’être exposé au même sort. Le Bon Dieu ne m’a pas jugé digne du martyre. [M. Perboyre] le méritait plus que moi. »

     

    Hasard du calendrier ? Un autre 11 septembre, 160 ans plus tard, une série d’attentats terroristes aux Etats-Unis provoque la mort de près de 3000 personnes. Les auteurs de ces actes se définissent eux-mêmes comme des « martyrs ». Leur chef Oussama Ben Laden déclare : « Louange à Dieu ! Il [leur] a permis de détruire les Etats-Unis. Je lui demande de leur accorder le paradis. »

     

    Jean-Gabriel Perboyre désirait le martyre, les terroristes d’al-Qaida aussi. Cela veut-il dire que notre saint était une sorte de fanatique religieux, un missionnaire idéologue et exalté ? Frères et sœurs, je vous en prie, ne confondons pas S. Jean-Gabriel et Ben Laden ! Les martyrs chrétiens ne sont pas des fanatiques. D’ailleurs, je pense qu’il n’y a pas beaucoup de terroristes à Montgesty…

     

    Les vrais martyrs, comme S. Jean-Gabriel, ne cherchent pas la mort, mais ils l’acceptent quand elle se présente pour que les autres aient la vie sauve. Ils imitent Jésus jusqu’au bout, lui qui a donné sa vie pour nous arracher à la mort. A l’inverse, les terroristes sont de faux martyrs parce qu’ils veulent la mort des autres pour obtenir le paradis pour eux seuls. En réalité, les auteurs d’attentats suicides ne méritent pas le beau nom de « martyrs ».

     

    S. Jean-Gabriel n’était pas un fanatique. Et pourtant, reconnaissons que nous ne sommes pas très à l’aise avec son attrait pour le martyre. Un homme si jeune qui veut mourir comme le Christ, quelle drôle d’idée ! Nous n’avons pas très envie de mourir pour notre religion. Nous n’avons pas le désir du martyre. Peut-être parce que nous préférons un christianisme garanti sans danger ! Sans danger pour notre santé, sans danger pour notre réputation ou pour notre carrière. Un christianisme domestique et confortable. Autrement dit un christianisme sans martyr.

     

    Pourtant dans l’évangile Jésus nous donne cet avertissement : « Celui qui veut sauver sa vie la perdra ; mais celui qui perdra sa vie pour moi la sauvera ». Jean-Gabriel Perboyre a aimé Jésus jusqu’à désirer « perdre sa vie pour lui ». Ce saint n’est pas un cas un peu exotique sans aucun rapport avec notre vie ordinaire. Ce n’est pas seulement une statue qui décore nos églises du Lot – et bientôt la basilique de Rocamadour ! S. Jean-Gabriel est un modèle pour tous les chrétiens. Il voulait donner sa vie, parce qu’être chrétien c’est imiter Jésus, et que Jésus a donné sa vie. Il aimait la croix de Jésus et voulait la faire aimer.

     

    Frères et sœurs, on peut devenir saint sans la grâce du martyre sanglant, mais pas sans la croix du Christ. Seul l’amour peut nous conduire au Ciel. Et la croix, c’est l’Amour avec un grand A, l’Amour total, l’Amour sans mesure, l’Amour plus fort que la mort, l’Amour de Dieu qui se donne sans réserve. Les chrétiens aiment la croix parce qu’ils savent que Dieu les a aimés jusqu’à s’y laisser clouer. Est-ce que vous aimez la croix de Jésus ? Est-ce que vous la tracez sur vous avec respect ? Est-ce que vous l’embrassez dans votre maison ? Est-ce que vous la prenez sur votre cœur ? Aimer la croix, c’est aussi rester fidèle au Crucifié. C’est confesser la foi catholique avec courage. N’ayons pas peur de la contradiction, n’ayons pas peur de répondre à ceux qui se moquent du Christ et de l’Eglise. Il est si facile d’avoir honte de Jésus et de le renier… mais l’Esprit Saint que nous avons tous reçu nous rend capables de témoigner, toujours avec douceur et humilité.

     

    « Celui qui veut marcher à ma suite, dit Jésus, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix chaque jour et qu’il me suive ». Etre chrétien, ce n’est pas seulement aimer la croix de Jésus, c’est aussi aimer sa propre croix, celle qui pèse concrètement sur nos épaules. Trop souvent la souffrance nous fait douter de Dieu. Pourtant en regardant le crucifix, nous voyons que nous ne serons jamais seuls dans la souffrance. Jésus nous précède dans nos épreuves. Il est descendu encore plus bas que nous pour nous soutenir et nous élever. Si bien que je peux vous dire avec le Curé d’Ars : « c’est la croix qui te porte, ce n’est pas toi qui la portes ». Jésus nous donne sa patience et son amour dans les épreuves. Et avec lui, unis à l’amour débordant de son Cœur, nous pouvons offrir nos peines pour le salut des autres.

     

    Oui, S. Jean-Gabriel Perboyre désirait le martyre, il aimait la croix de Jésus et il a porté sa croix. Il est resté fidèle jusqu’au bout parce qu’il était prêt à donner sa vie, parce qu’il donnait déjà sa vie. Frères et sœurs, dans notre riche Occident, nous ne manquons de raisons de vivre. Mais avons-nous des raisons de donner notre vie ? Notre vie est-elle vraiment donnée ? Pas prêtée, pas négociée, pas calculée… donnée ! Si oui, alors nous donnerons la vie aux générations suivantes, nous leur donnerons la foi. Car il faut être prêt à donner sa vie pour donner la vie. Comme la maman de S. Jean-Gabriel qui s’écria à l’annonce de la mort de son enfant : « Pourquoi devrais-je hésiter à faire à Dieu le sacrifice de mon fils ? La Sainte Vierge n’a pas hésité à faire le sacrifice du sien pour notre salut. » Dans quelques jours nous fêterons la Croix glorieuse, puis Notre-Dame des douleurs. Disons-lui cette prière : « Ô Marie, pour que notre vie soit donnée par amour, mettez dans nos cœurs le désir du martyre. » Amen.

     

     

     

    Abbé Jean-Malo de Beaufort +

     

     

     

     


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  • Homélie donnée par Mgr Bernard Ginoux, à Montgesty en mémoire de saint Jean-Gabriel Perboyre.

     

     

     

    Samedi 11 septembre 2010.

    Comment, en ces lieux si charmants, dans cette douceur matinale nous transporter en Chine dans ces années 1839 - 1840 où la persécution contre les chrétiens redoublait et écrasait laïques et prêtres dans d'effroyables tortures ?

    L'un de ces prêtres, l'un de ces lazaristes ou prêtres de la mission, avait vu le jour ici même,le 6 janvier 1802, jour de l'Epiphanie. C'est lui qui nous rassemble aujourd'hui mais non... je ne crois pas que Jean-Gabriel Perboyre eût accepté cette phrase : son humilité nous aurait rappelé que c'était le Seigneur que nous venions célébrer et non pas son pauvre serviteur conscient de sa faiblesse.

    Le chemin de la sainteté passe d'abord par là. L'apôtre Paul (2e aux Corinthiens) affirme que « nous ressemblons à des gens qui portent un trésor dans des poteries sans valeur »

    Saint Jean-Gabriel écrira « Non, je ne suis pas plus un homme de merveille en Chine qu'en France ... » (lettre 94)

    Cette faiblesse il l'éprouvait en effet dans son corps et dans son cœur. Alors même qu'il se donnait totalement dans l'enthousiasme de l'annonce de Jésus-Christ il vivait la nuit de la foi, cette épreuve que beaucoup de Saints connaissent, cette terrible absence de Dieu, cette sécheresse de l'âme qui n'a plus la perception de la présence réconfortante du Seigneur. Il y a là un chemin de pauvreté, d'humilité, qui dépouille, élague purifie celui qui vit cette souffrance intérieure.

    Il était ainsi entré dans le dénuement de la croix : « sans cesse nous portons dans notre corps l'agonie de Jésus » (Saint Paul aux Corinthiens) et cette croix de l'apparent silence de Dieu n'épargnait pas celui dont l'apostolat était pourtant florissant aidé particulièrement par sa connaissance de la langue chinoise.

    Depuis 1835 il parcourait cette Chine qui était alors le symbole même de la mission. Des années durant Jean-Gabriel s'était préparé à ce don inconditionnel et indéterminé de lui-même.

    C'est sans doute un autre aspect du chemin de la sainteté : l'acceptation, dans l'obéissance, de la volonté de Dieu, l'offrande totale de soi-même : « Me voici, Seigneur, je viens faire ta volonté »(Ps 40,6). Cette donation de soi nous identifie au Christ comme la prière de Jean-Gabriel l'exprime : « Que mes actions et mes sentiments soient semblables à tes actions et à tes sentiments » Mais à partir de là n'y a plus que l'abandon au Seigneur, le don est total ou il n'est pas, il est sans condition, il est l'accomplissement même de la liberté dans un « oui » définitif à Dieu, à l'image de la Vierge Marie « que ta parole s'accomplisse en moi ».

     L'humilité, le renoncement, le don de soi de jour en jour renouvelé, à travers cet itinéraire de la foi, Jean-Gabriel est de plus en plus fidèle à sa conviction : « II n'y a qu'une seule chose nécessaire c'est Jésus-Christ »

    Cette conviction fait écho à celle de Thérèse d'Avila : « Dieu seul suffit ».

    Elle repose sur l'amour de Dieu révélé en Jésus-Christ qui est le moteur de la vie.

    Pourquoi partir au loin ?

    Pourquoi tout quitter ?

    Pourquoi risquer sa vie ?

    Parce qu'il y a le Christ « qui m'a aimé et s'est livré pour moi » (Saint Paul), parce que nous croyons que le Christ est le Sauveur du monde et que le monde a besoin de le connaître. Le missionnaire est d'abord un cœur rempli de l'amour du Christ qui a éprouvé ce que le Christ a vécu pour lui dans sa chair et qui veut l'annoncer au monde pour le bonheur du monde.

    « J'ai cru et c'est pourquoi j'ai parlé. Et nous, animés de cette même foi, nous croyons nous aussi, et c 'est pourquoi nous parlons » (2e lettre de saint Paul aux Corinthiens).

    L'amour du Christ nous pousse à le faire connaître et chaque chrétien a pour mission d'annoncer Jésus-Christ parce qu'un trésor ne se garde pas pour soi il se partage.

    Point n'est besoin d'être un saint pour être témoin du Christ,  Saint Jean-Gabriel Perboyre pouvait écrire :  « Demandez au  Seigneur  ma  conversion  et ma sanctification ». Il mesurait l'immense distance qui sépare le pauvre pécheur que nous sommes de la Sainteté du Christ. Mais il savait que « rien n'est impossible à Dieu » et que cette distance infranchissable le Christ l'a franchi par la croix. Il a élevé l'homme jusqu'à Dieu « celui qui a ressuscité le Seigneur Jésus nous ressuscitera nous aussi avec Jésus ».

    Traduit devant ses juges il affirmera avec force sa qualité de prêtre catholique et de prédicateur de l'évangile. Il s'inscrit dans la ligne des martyrs qui le précédent et qui le suivront. Tel le P. Kolbe prenant la place d'un condamné au bunker de la mort répondant au sous-officier S S qui lui demandait pourquoi,  dit : «parce que je suis prêtre catholique ».

    Les pires tortures physiques et morales se répétèrent. Finalement après avoir redit une nouvelle fois :
    « plutôt mourir que renier ma foi » il fut livré aux bourreaux qui l'attachèrent à un poteau en forme de croix puis d'un coup de corde ils l'étranglèrent.

    C'était le 11 septembre 1840, il y a 170 ans.

    Il naissait à la vie.

     En évoquant quelques traits de ce chemin de sainteté, en fêtant ce témoin héroïque de la foi, en renouvelant par nos prières notre attachement à sa mémoire nous ne regardons pas une figure du passé ou un héros de légende.

    Nous regardons un frère dans le Christ, un proche, un ami. Que nous dit-il ce matin ?

    Le catéchisme de l'Eglise catholique affirme « le martyre rend témoignage au Christ, il rend témoignage à la vérité de la foi et de la doctrine chrétienne »
    (n°
    2473)

    Fêter la mémoire d'un martyr c'est lui demander de nous associer à lui dans l'engagement de notre vie chrétienne :

    -    mon seul nécessaire : le Christ

    -   mon désir profond : le faire connaître et le faire aimer autour de moi

    -   mon témoignage quotidien : accepter et offrir ce que ma foi de chrétien me donne à vivre « aimer c'est tout donner et se donner soi-même » Thérèse de l'Enfant-Jésus

    Si nous vivons ainsi nous serons missionnaires ici et maintenant.

    L'exemple de Jean-Gabriel Perboyre nous y invite, le fêter c'est le suivre.

    Avançons sans crainte sur ce chemin, il est celui du bonheur éternel.

     

     


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  • Homélie de Mgr TURINI

    Evêque de Cahors

     

     

     

     

    Sœurs et frères,


    Nous sommes heureux, chaque année, de nous rassembler en ce lieu qui a vu naître le Saint martyr de notre Quercy.

    Le Seigneur a su trouver en lui une terre fertile où la semence de sa Parole a pris racine au point que toute la vie de Jean Gabriel est devenu Bonne Nouvelle pour le service missionnaire sur le vaste continent chinois.

    A certains, le Christ propose de faire ce saut vers l'inconnu. Quand on part en mission, on sait ce que l'on quitte, mais l'on ne sait pas ce que l'on va réellement découvrir. Cette aventure évangélique et spirituelle suppose un solide attachement à Jésus-Christ. Seule cette union peut expliquer pourquoi une homme ou une femme décide à un moment de sa vie, de porter l'Evangile chez un Peuple qu'il ne connaît pas, dans une culture qui n'est pas la sienne, sur une terre étrangère.

    Le premier choix missionnaire, ce n'est pas d'abord de tout quitter pour partir au loin, mais de tout quitter pour Jésus-Christ. Nous n'avons que Lui comme seule richesse et notre plus grand bonheur est d'unir notre vie à la sienne.

    C'est cet amour préférentiel qui vous prend à l'âme et au cœur, qui est le moteur de la mission ici ou ailleurs.

    Est missionnaire, celui et celle qui garde devant lui, le Christ sans relâche comme seule direction et comme seul horizon de sa vie. Il n'en a pas d'autre.

    Nous constatons aujourd'hui que nous vivons dans une société déchristianisée. Qu'est ce que cela veut dire ? Tout simplement que le Christ n'est plus au cœur de cette société, il en a été écarté, exclu. Alors on cherche des causes sociologiques pour expliquer le phénomène. Mais, est-ce vraiment là qu'il faut chercher ? N'est-ce pas d'abord en nous ? Quelle place occupe le Christ dans notre vie ? Est-il simplement à côté de nous, ou est-il réellement en nous.

    C'est vraiment la question fondamentale qui est au cœur de l'évangélisation et j'aimerai que l'on puisse se la poser au cours de nos assemblées synodales.

    Jean Gabriel écrivait dans un entretien spirituel que "Dieu doit trouver en nous une ressemblance avec Son Fils, comme si nous étions son portrait". Mais le prochain doit aussi trouver en moi, malgré ma misère et mon péché, les traits de Jésus-Christ afin qu'ils se gravent en lui.

    Jean Gabriel a fait du Christ, le cœur de sa vie. C'est à partir de ce moment que la mission peut commencer, parce que celui que j'ai au fond de mon cœur, comme j'aimerais qu'il soit dans le tien, qu'il te rende heureux, comme il me rend heureux.

    Au fond la mission n'est rien d'autre que ce cœur à cœur qui unit notre vie à celle du Christ et qui nous pousse à unir la vie des hommes à la sienne parce que nous croyons que la rencontre avec Jésus-Christ peut tout changer dans une existence.

    C'est cet amour qui donne des ailes, celles qui ont permis à Jean Gabriel de partir si loin.

    Le plus important pour le missionnaire ce n'est pas d'abord de mesurer la distance géographique entre son pays d'origine et son pays de destination, c'est surtout de mesurer la distance qui sépare l'homme de Dieu et de tout mettre en œuvre pour la réduire jusqu'à la rencontre entre l'homme et Dieu.

    C'est pour cela qu'il part, parce qu'il a trouvé dans cette union au Christ, cette part d'universalité qui l'appelle à s'offrir à tous pour tourner le cœur des hommes vers Jésus-Christ.

    Ce choix radical ne fait pas dans la demi-mesure. Il appelle à tout donner jusqu'à y laisser sa vie. Nous avons du mal aujourd'hui à comprendre qu'un homme comme Jean Gabriel ait pu consentir à un tel amour à la vie à la mort, jusqu'au témoignage ultime, celui du martyre.

    Nous avons de l'admiration pour lui et pour tant d'autres mais nous nous disons que cela n'est pas pour nous tellement cela nous paraît lointain.

    Mais n'oublions pas que c'est un enfant de chez nous qui l'a vécu.

    Je sais que dans le Lot, on est fier quand un enfant du pays réussit ailleurs, on ne manque pas de le dire.

    Jean Gabriel s'est accompli pleinement dans sa vie missionnaire, il l'a réussi parce qu'il l'a mené jusqu'au bout. C'est une fierté pour toute notre église diocésaine. Par sa trajectoire humaine, évangélique et spirituelle, il a établi un pont entre notre église locale et l'Eglise universelle et je me réjouis aujourd'hui que des prêtres de l'Eglise universelle viennent dans notre église locale pour y semer avec leur vitalité chrétienne, leur culture et leur tradition, la joie de l'Evangile.

    A l'école de la mission, à celle de Jean-Gabriel, l'Esprit Saint nous apprend à bâtir des ponts pour que l'homme puisse rejoindre Dieu, pour que les hommes puissent se rejoindre dans l'amour de Dieu: voilà ce qu'est l’Eglise, voilà quelle est sa mission. Cela peut donner un objectif dynamique à nos assemblées synodales de doyenné


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  • Homélie de Monsieur l'Abbé SEGUY,Curé de Caussade,

     11 septembre 2008- Montgesty

     

     

     


    Nous sommes ici au cœur du Quercy, terre des merveilles pour les touristes, terre « qui ne produit que des truffes et des politiciens » disent les méchantes langues. Ce n’est pourtant pas cela qui nous rassemble : c’est un enfant du pays qui, de Mongesty à Hou-Tchang-Fou, en passant par Montauban, Montdidier, Paris et Saint-Flour, a laissé partout un témoignage de sainteté.
    Cette imitation du Christ, elle est symbolisée jusqu’ici par la croix plantée à l’entrée du domaine familial , avec cette phrase de Jean-Gabriel : « Qu’elle est belle, cette croix plantée sur les terres infidèles et arrosée du sang des martyrs ».
    Elle fait écho aux paroles de Jésus que nous venons d’entendre dans l’Evangile du jour : « Si quelqu’un veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive » ( Mtt, XVI,24 )
    Saint , prêtre missionnaire, martyr , St Jean-Gabriel le fut en apôtre de la Croix.

    I. Sa sainteté, l’oraison de la messe la définit par les mots de « pureté de vie et charité » : lorsqu’on parcourt la vie de notre saint, on découvre, comme le dit un de ses biographes, le Père Sylvestre, qu’il fut « désespérément saint ». Ceux qui l’ont vu vivre ont tous témoigné de la vie exemplaire qu’il a menée : au cœur de cette vie, l’amour de Dieu et l’imitation de Jésus-Christ : « Tâchez surtout de détruire entièrement en vous tous les restes du vieil homme, afin de vous revêtir uniquement de Jésus-Christ, de vous bien pénétrer, de vous bien remplir de son Esprit » écrit-il à son frère louis.
    Quant à sa pureté de vie, elle est telle qu’elle nourrit son humilité et lui fait toujours appréhender d’avoir terni en lui l’image du Ressuscité : « Je crains beaucoup d’avoir étouffé par mon infidélité à la grâce les germes d’une vocation semblable à la vôtre, écrit-il à ce même frère parti avant lui en mission.
    En lisant ses lettres, on s’aperçoit que sa sainteté n’a pas été aussi simple que cela : il faudra la croix, le sacrifice pour contenir les petits défauts qui pouvaient gâter une si belle âme : on le sent impatient, bouillant , voire irritable et il deviendra un modèle de douceur et de patience.
    C’est cette lutte incessante , qu’il se reproche de n’être pas assez ardente, qui lui fera gravir les degrés de l’humilité et fera grandir en lui le désir de Dieu.

    II. Prêtre et missionnaire, il l’a été en réponse à l’appel de Dieu : « J’ai consulté Dieu pour connaître l’état que je devais embrasser pour aller sûrement au ciel. Après bien des prières, j’ai vu que le Seigneur voulait que j’entre dans l’état ecclésiastique ».
    Il a une conscience aiguë, si aiguë, de la grandeur du sacerdoce qu’il s’en croit indigne : « Quel bonheur pour moi si je pouvais recevoir la prêtrise avec toutes les dispositions requises » Et tout de suite , dans la même lettre , il va droit au but de sa vocation : « Quelle source de grâces pour moi et pour les autres ».
    Devenu prêtre, il sera le serviteur, le ministre de « Celui qui s’offrira à Dieu son Père entre mes mains » écrit-il à son père.
    Dès l’âge de quinze ans, il parle de vocation missionnaire , il a dix-huit ans lorsqu’il écrit dans un devoir cette envolée sur la croix que je citais au début : « croix plantée sur les terres infidèles » . C’est ce désir d’apostolat, cet appel du Seigneur, qui déterminera son entrée chez les Pères de la Mission, les Lazaristes. Et ce jeune homme à la santé fragile va déployer une énergie étonnante, une ardeur apostolique vraiment surnaturelle. : ni la faiblesse de sa santé, ni l’interminable voyage vers la Chine, ni les longues marches, ni les nuits de veille, ni la nourriture parfois si rare, rien ne pourra l’arrêter dans son élan. Dans les moments difficiles, c’est toujours la Croix qui lui donne force et courage . Il écrit un jour aux siens : « Je n’en pouvais plus. En voyant cette montagne s’élever devant nous, j’en vins à me rappeler que je portais sur moi une petite croix à laquelle était attachée l’indulgence du chemin de la croix. C’était bien la cas de tâcher de la gagner » Et le voilà qui reprend des forces et qui parcourt montagnes, plaines et fleuves pour apporter la Bonne Nouvelle, pour faire connaître Jésus-Christ et pour soulager les misères et les angoisses de son peuple.

    III. Le couronnement de sa sainteté, enfin, c’est la participation à la croix du Christ . Cette « croix arrosée du sang des martyrs » dont il parlait à dix-huit ans, il va l’arroser de son propre sang.
    Le Pape Léon XIII a souligné l’extrême ressemblance des derniers jours de notre saint avec la Passion de Jésus. Tout y est :
    le désir du martyre : en montrant les reliques de Monsieur Clet, mort martyr en 1820, il disait aux séminaristes : « Quel bonheur si nous avions un jour le même sort ! »,l’agonie et le soutien surnaturel comme au Jardin des oliviers, la trahison pour trente pièces ( pas une de moins !), son refus de la violence pour se défendre, sa mise au rang des malfaiteurs dans les prisons, les tribunaux devant les procureurs, le reniement d’un de ses plus fidèles disciples ; on le revêt , en guise de manteau de pourpre, de ses ornements sacerdotaux ; il donne l’ab- solution à ses compagnons de cellule comme Jésus au Bon Larron ; on l’oblige à boire une boisson immonde ; comme couronne d’épines on le marque au fer rouge sur le front ; il meurt enfin au milieu de brigands comme son Seigneur et Maître. C’était un vendredi ; on l’avait conduit hors de la ville, sur la montagne rouge.
    Quand on regarde à l’église de Sapiac à Montauban le tableau de son supplice, on voit le bourreau lui asséner le coup de grâce d’un violent coup de pied dans la poitrine . Et sa pauvre mère, telle une piéta, de dire à l’annonce de son martyre : « Pourquoi devrais-je hésiter à faire à Dieu le sacrifice de mon fils ; la Sainte vierge n’a pas hésité à faire le sacrifice du sien pour notre salut ».
    Lui, le bouillant et l’impatient, il sera un modèle de courage, et de patience, témoignant ainsi dans sa frêle nature, de la puissance de la grâce et de la force de l’Esprit-Saint.

    Au cours de cette messe, qui renouvelle le sacrifice du Christ et que l’on célèbre traditionnellement sur le corps des martyrs, pour nous rappeler qu’ils ont « complété dans leur chair ce qui manque à la Passion du Christ pour son Corps qui est l’Eglise » ( Col, I,24), nous ne pouvons que demander au Seigneur trois grâces : une foi pure, vivante, agissante , une charité ardente pour Dieu et pour nos frères , surtout ceux qui dans leur corps ou dans leur âme sont les plus démunis, et enfin une ardeur apostolique qui ne ménage pas ses efforts pour annoncer le mystère du salut. C’est ce mystère qui a enflammé le cœur du jeune Jean-Gabriel, et qu’ a fait resplendir au XIX° siècle en Chine son martyre : le mystère de la Croix dont St Pierre Damien chantait la gloire en ces termes : « Vous ne devez pas ignorer, mes frères que dans le redoutable jugement de Dieu, la bienheureuse croix sera portée par la main des anges et resplendira aux yeux de tous les hommes ; elle n’empruntera pas alors l’éclat de l’or et des pierreries ; mais la vertu divine qui la pénètrera la rendra plus brillante que le soleil et les étoiles. Elle paraîtra pour la gloire de ceux qui l’auront aimée et embrassée, en même temps que pour l’opprobre de ceux qui auront refusé de la porter à la suite du Sauveur. Ceux en effet qui, ayant imité Jésus-Christ dans ses souffrances, se trouveront alors marqués du sceau divin de la croix, seront appelés à partager la gloire du Souverain Juge… Le jugement terminé, les justes, précédés de la croix, iront dans le Royaume éternel. Là , revêtus d’une gloire immortelle et d’un bonheur sans fin, ils contempleront avec une joie ineffable la Croix, signe divin qui les a rachetés et par la vertu de laquelle ils ont vaincu le monde » . Amen.
     

     


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