• SAINT JEAN-GABRIEL PERBOYRE

    (6 janvier 1802 - 11 septembre 1840)

    Mais aussi, toute une Famille

    au service de Dieu et de l'Eglise

       
    Ses parents eurent huit enfants, six vouèrent leur vie à Dieu.

    - Louis-Pierre entre chez les lazaristes est ordonné prêtres en 1830, décède en mer en route pour la Chine à l'âge de 24 ans,
    - Mariette née en 1809 décède au Carmel en 1826 à l'âge de 17 ans,
    - Jean-Jacques né en 1810, prêtre en 1843, décède en 1896 à l'âge de 76 ans,
    - Antoinette entre chez les Filles de la Charité en 1833, décède à Chang-Haï en 1898,
    - Marie-Anne née le 22 avril 1917 entre chez les Filles de la Charité en 1840, décède à Naples le 24 février 1896
    - Jean-Gabriel né le 6 janvier 1802, condamner à mort et exécuté le 11 septembre 1840.

     Perboyre 03

     Les  dates importantes de la vie de SAINT JEAN-GABRIEL PERBOYRE

     

    6 janvier 1802 : naissance au "Puech" de Montgesty; diocèse de Cahors (département du Lot, canton de Catus).

    Début 1817 : Héritier du domaine familial du "Puech", Jean-Gabriel est envoyé durant la morte saison accompagner pour un mois ou deux son jeune frère Louis, âgé de neuf ans, qui a le mal du pays et qui va  suivre des études à Montauban dans le collège dirigé par leur oncle Jacques, prêtre de la Congrégation des lazaristes. Jean Gabriel montre vite du goût et de réelles capacités pour les études. Le prêtre discerne chez son neveu les signes d'une vocation et persuade les parents de lui permettre de poursuivre sa formation, L'adolescent n'envisage pas encore le sacerdoce. Cependant, la prière et la réflexion aidant, il écrira bientôt à son père “qu'il a compris que Dieu voulait qu'il soit prêtre ”. C'est à cette époque que naît également son désir d'être missionnaire en Chine

    27 décembre 1818 : A la suite d'une mission prêchée par un lazariste et il entre dans la Compagnie de la Mission en 1818.

    1823 : Nommé professeur à Montdidier, près d’Amiens,

    23 septembre 1926 :Jean-Gabriel est ordonné prêtre après avoir terminé ses études de théologie à Paris au 140 rue du Bac.

    septembre 1826 : Professeur de théologie au grand séminaire de Saint-Four, puis supérieur du petit séminaire.

    1831:  directeur du "noviciat" des lazaristes  à Paris, rue de Sèvres

    21 mars 1835 : Embarquement au Havre pour la Chine

    29 août 1835 : Arrivée à Macao puis dans la Province du Ho Nan. Il y vit un dévouement de charité et d'apostolat jusqu'à l'épuisement. Au début de 1838, son supérieur le charge des chrétiens du Houpé.

    16 septembre 1839 : Après quatre années de prédication, il est arrêté en vertu d’une loi de l’empereur Kien-Long qui interdit le christianisme. "Foule aux pieds ton Dieu et je te rends la liberté, lui crie le mandarin. – Oh! répond le martyr, comment pourrais-je faire cette injure à mon Sauveur?" Fouetté, suspendu par les cheveux à un chevalet, brûlé au fer rouge, on lui grave sur le front : "Propagateur d’une secte abominable" . Ses tourments se prolongent plusieurs mois, lentement et avec raffinement. Il souffrit les tortures comme le Christ sans renier sa Foi et son amour pour Dieu. Sur vingt chrétiens arrêtés en même temps que lui, douze renièrent le Christ. Les bourreaux avaient reçu toute liberté : ils le chargèrent de chaînes, lui broyèrent les pieds dans un étau, lui firent boire du sang de chien, le tourmentèrent jusque dans sa pudeur la plus intime.

    « Siang-Yang-Fou, j’ai subi quatre interrogatoires, à l’un desquels je fus obligé de rester une demi-journée les genoux sur des chaînes de fer et suspendu à une poutre de bambou… A Ou-Tchang-Fou, j’ai reçu 110 coups de bambou parce que je n’ai pas voulu fouler aux pieds la croix ».

    « Dans le crucifix, l’Évangile et l’Eucharistie nous trouvons tout ce que nous pouvons désirer. Il n’y a pas d’autre voie, d’autre vérité, d’autre vie ».

    15 juillet 1840 : Condamnation à mort

    11 septembre 1840 : Exécution à Ou Tchang Fou (aujourd'hui Wuhan) à l'âge de 38 ans. Il meurt par strangulation sur un gibet en forme de croix.
    "Une croix lumineuse apparaît dans le ciel, visible jusqu'à Pékin. Au grand étonnement de tous, contrairement aux visages des condamnés par strangulation, celui de Jean-Gabriel est resté serein et a conservé son teint naturel".

    "Dans tout ce que vous faites, ne travaillez que pour plaire à Dieu; sans cela vous perdriez votre temps et vos peines."

    Son corps a été ramené en France et sa dépouille repose dans la chapelle Saint Vincent de Paul, rue de Sèvres à Paris

     

     Béatification - Canonisation

     

    10 novembre 1889 : Béatification par Léon XIII à Rome.


    2 juin 1996
    : Canonisation par le Pape Jean-Paul II . 

    «Il avait une unique passion, le Christ et l'annonce de son Évangile. C'est par fidélité à cette passion que, lui aussi, a été mis au rang des humiliés et des condamnés, et qu'aujourd'hui l'Église peut proclamer solennellement sa gloire dans le choeur des saints du ciel». (Jean-Paul II)

     

     

     

     

    Dès l'âge le plus tendre, il se fit remarquer par sa piété. Au petit séminaire, il fut aimé et vénéré de tous ses condisciples, qui le surnommèrent le petit Jésus. En rhétorique se décida sa vocation: "Je veux être missionnaire," dit-il dès lors. Il entra chez les Pères Lazaristes de Montauban. "Depuis bien des années, dit un des novices confiés plus tard à ses soins, j'avais désiré rencontrer un saint; en voyant M. Perboyre, il me sembla que Dieu avait exaucé mes désirs. J'avais dit plusieurs fois: "Vous verrez que M. Perboyre sera canonisé." Lui seul ne se doutait pas des sentiments qu'il inspirait, et il s'appelait "la balayure de la maison". Ses deux maximes étaient: "On ne fait du bien dans les âmes que par la prière... Dans tout ce que vous faites, ne travaillez que pour plaire à Dieu; sans cela vous perdriez votre temps et vos peines."

    Jean-Gabriel était remarquable par une tendre piété envers le Saint-Sacrement, il y revenait sans cesse et passait des heures entières en adoration: "Je ne suis jamais plus content, disait-il, que quand j'ai offert le Saint Sacrifice." Son action de grâces durait ordinairement une demi-heure. Envoyé dans les missions de Chine, M. Perboyre se surpassa lui-même.

    Après quatre ans d'apostolat, trahi comme son Maître, il subit les plus cruels supplices. L'athlète de la foi, digne de Jésus-Christ, ne profère pas un cri de douleur; les assistants ne cachent pas leur étonnement et peuvent à peine retenir leurs larmes: "Foule aux pieds ton Dieu et je te rends la liberté, lui crie le mandarin. – Oh! répond le martyr, comment pourrais-je faire cette injure à mon Sauveur?" Et, saisissant le crucifix, il le colle à ses lèvres. Après neuf mois d'une horrible prison, il fut étranglé sur un gibet en forme de Croix.

    (D'après l'Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950. http://magnificat.qc.ca ) 


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  • Prière 


    Seigneur Jésus-Christ,
    qui as rendu ton serviteur et martyr, Jean Gabriel
    admirable par sa vie parfaite,
    par ses travaux apostoliques
    et, surtout, par une participation extraordinaire
    aux souffrances de ta passion et de ta Croix,
    fais-nous la grâce de suivre ses exemples
    de foi, de charité et de patience,
    afin que nous méritions d'être un jour auprès de toi
    les compagnons de sa gloire.
    Amen.


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  •  

    Plusieurs lettres de saint Jean-Gabriel Perboyre à des membres de sa famille sont publiées sur le site suivant :

    http://vincentiens.org/category/ecrits/ecrits-de-jean-gabriel-perboyre/


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  • Article du journal "L'Homme Nouveau"

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    Article du journal "L'Homme Nouveau"

     

    Article du journal "L'Homme Nouveau"


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  • Homélie donnée par Mgr Bernard Ginoux, à Montgesty en mémoire de saint Jean-Gabriel Perboyre.

     

     

     

    Samedi 11 septembre 2010.

    Comment, en ces lieux si charmants, dans cette douceur matinale nous transporter en Chine dans ces années 1839 - 1840 où la persécution contre les chrétiens redoublait et écrasait laïques et prêtres dans d'effroyables tortures ?

    L'un de ces prêtres, l'un de ces lazaristes ou prêtres de la mission, avait vu le jour ici même,le 6 janvier 1802, jour de l'Epiphanie. C'est lui qui nous rassemble aujourd'hui mais non... je ne crois pas que Jean-Gabriel Perboyre eût accepté cette phrase : son humilité nous aurait rappelé que c'était le Seigneur que nous venions célébrer et non pas son pauvre serviteur conscient de sa faiblesse.

    Le chemin de la sainteté passe d'abord par là. L'apôtre Paul (2e aux Corinthiens) affirme que « nous ressemblons à des gens qui portent un trésor dans des poteries sans valeur »

    Saint Jean-Gabriel écrira « Non, je ne suis pas plus un homme de merveille en Chine qu'en France ... » (lettre 94)

    Cette faiblesse il l'éprouvait en effet dans son corps et dans son cœur. Alors même qu'il se donnait totalement dans l'enthousiasme de l'annonce de Jésus-Christ il vivait la nuit de la foi, cette épreuve que beaucoup de Saints connaissent, cette terrible absence de Dieu, cette sécheresse de l'âme qui n'a plus la perception de la présence réconfortante du Seigneur. Il y a là un chemin de pauvreté, d'humilité, qui dépouille, élague purifie celui qui vit cette souffrance intérieure.

    Il était ainsi entré dans le dénuement de la croix : « sans cesse nous portons dans notre corps l'agonie de Jésus » (Saint Paul aux Corinthiens) et cette croix de l'apparent silence de Dieu n'épargnait pas celui dont l'apostolat était pourtant florissant aidé particulièrement par sa connaissance de la langue chinoise.

    Depuis 1835 il parcourait cette Chine qui était alors le symbole même de la mission. Des années durant Jean-Gabriel s'était préparé à ce don inconditionnel et indéterminé de lui-même.

    C'est sans doute un autre aspect du chemin de la sainteté : l'acceptation, dans l'obéissance, de la volonté de Dieu, l'offrande totale de soi-même : « Me voici, Seigneur, je viens faire ta volonté »(Ps 40,6). Cette donation de soi nous identifie au Christ comme la prière de Jean-Gabriel l'exprime : « Que mes actions et mes sentiments soient semblables à tes actions et à tes sentiments » Mais à partir de là n'y a plus que l'abandon au Seigneur, le don est total ou il n'est pas, il est sans condition, il est l'accomplissement même de la liberté dans un « oui » définitif à Dieu, à l'image de la Vierge Marie « que ta parole s'accomplisse en moi ».

     L'humilité, le renoncement, le don de soi de jour en jour renouvelé, à travers cet itinéraire de la foi, Jean-Gabriel est de plus en plus fidèle à sa conviction : « II n'y a qu'une seule chose nécessaire c'est Jésus-Christ »

    Cette conviction fait écho à celle de Thérèse d'Avila : « Dieu seul suffit ».

    Elle repose sur l'amour de Dieu révélé en Jésus-Christ qui est le moteur de la vie.

    Pourquoi partir au loin ?

    Pourquoi tout quitter ?

    Pourquoi risquer sa vie ?

    Parce qu'il y a le Christ « qui m'a aimé et s'est livré pour moi » (Saint Paul), parce que nous croyons que le Christ est le Sauveur du monde et que le monde a besoin de le connaître. Le missionnaire est d'abord un cœur rempli de l'amour du Christ qui a éprouvé ce que le Christ a vécu pour lui dans sa chair et qui veut l'annoncer au monde pour le bonheur du monde.

    « J'ai cru et c'est pourquoi j'ai parlé. Et nous, animés de cette même foi, nous croyons nous aussi, et c 'est pourquoi nous parlons » (2e lettre de saint Paul aux Corinthiens).

    L'amour du Christ nous pousse à le faire connaître et chaque chrétien a pour mission d'annoncer Jésus-Christ parce qu'un trésor ne se garde pas pour soi il se partage.

    Point n'est besoin d'être un saint pour être témoin du Christ,  Saint Jean-Gabriel Perboyre pouvait écrire :  « Demandez au  Seigneur  ma  conversion  et ma sanctification ». Il mesurait l'immense distance qui sépare le pauvre pécheur que nous sommes de la Sainteté du Christ. Mais il savait que « rien n'est impossible à Dieu » et que cette distance infranchissable le Christ l'a franchi par la croix. Il a élevé l'homme jusqu'à Dieu « celui qui a ressuscité le Seigneur Jésus nous ressuscitera nous aussi avec Jésus ».

    Traduit devant ses juges il affirmera avec force sa qualité de prêtre catholique et de prédicateur de l'évangile. Il s'inscrit dans la ligne des martyrs qui le précédent et qui le suivront. Tel le P. Kolbe prenant la place d'un condamné au bunker de la mort répondant au sous-officier S S qui lui demandait pourquoi,  dit : «parce que je suis prêtre catholique ».

    Les pires tortures physiques et morales se répétèrent. Finalement après avoir redit une nouvelle fois :
    « plutôt mourir que renier ma foi » il fut livré aux bourreaux qui l'attachèrent à un poteau en forme de croix puis d'un coup de corde ils l'étranglèrent.

    C'était le 11 septembre 1840, il y a 170 ans.

    Il naissait à la vie.

     En évoquant quelques traits de ce chemin de sainteté, en fêtant ce témoin héroïque de la foi, en renouvelant par nos prières notre attachement à sa mémoire nous ne regardons pas une figure du passé ou un héros de légende.

    Nous regardons un frère dans le Christ, un proche, un ami. Que nous dit-il ce matin ?

    Le catéchisme de l'Eglise catholique affirme « le martyre rend témoignage au Christ, il rend témoignage à la vérité de la foi et de la doctrine chrétienne »
    (n°
    2473)

    Fêter la mémoire d'un martyr c'est lui demander de nous associer à lui dans l'engagement de notre vie chrétienne :

    -    mon seul nécessaire : le Christ

    -   mon désir profond : le faire connaître et le faire aimer autour de moi

    -   mon témoignage quotidien : accepter et offrir ce que ma foi de chrétien me donne à vivre « aimer c'est tout donner et se donner soi-même » Thérèse de l'Enfant-Jésus

    Si nous vivons ainsi nous serons missionnaires ici et maintenant.

    L'exemple de Jean-Gabriel Perboyre nous y invite, le fêter c'est le suivre.

    Avançons sans crainte sur ce chemin, il est celui du bonheur éternel.

     

     


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