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    Homélie du Père Ducourneau le 11 septembre 2014

    MESSE DE ST JEAN GABRIEL PERBOYRE DU 11 SEPTEMBRE 2014

     

    Tout d’abord, permettez-moi de me réjouir de revoir certains visages connus et de rendre grâce à Dieu pour toute la joie qui nous unit aujourd’hui dans cette célébration en l’honneur de notre saint Jean-Gabriel.

    Jean-Gabriel Perboyre est un saint qui marque ma vie spirituelle depuis un long moment. Lorsque j’étais au noviciat des lazaristes, celui-ci portait son nom. Puis, au séminaire, j’etais responsable de la bibliothèque qui portait également son nom. J’ai eu l’occasion d’aller en Colombie et quelle ne fut pas ma joie de voir que là encore le séminaire de Bogota portait son nom. Plus tard, ma Congrégation ma plaça ici, au lieu même de sa naissance durant 3 années. Elle me demanda de rédiger sa biographie en vue de sa canonisation, ce que je fis. Je pus ainsi, assister à ce grand moment de joie à Rome auprès de saint Jean-Paul II. Un peu plus tôt, le père Bernard Massarini, qui fut ordonné prêtre lazariste à la cathédrale de Cahors me demanda de composer un chant à la gloire de notre martyr et, des années après, je reste surpris que ce cantique soit encore chanté. Oui, Jean-Gabriel est de cette espèce de saints qui ne lâche pas ceux qu’il aime. Il ne vous lâche pas.   

     

    Jean-Gabriel nous parle encore : Jésus Christ est le grand maître de la science ; c’est lui seul qui donne la vraie lumière. Toute science qui ne vient pas de lui est vaine, inutile et dangereuse. Il n’y a qu’une seule chose importante, c’est de connaître et d’aimer Jésus-Christ.

    Jean-Gabriel Perboyre, témoin des soubresauts de son temps qui a vu se développer les idées laïques et antireligieuses de la Révolution française, a tout compris de la seule vérité qui vaille pour éclairer le monde et lui donner du sens.

    Nous le voyons bien encore de nos jours, lorsque nous nous débranchons de la lumière de la vérité qu’est le Christ, nous tombons dans les ténèbres des idées qui bafouent l’humanité, et nous faisons de l’homme un objet et non plus un sujet. Les droits des plus faibles ne sont plus mis en avant, on ne les respecte plus, jusque dans le nom qu’on leur donne parfois. C’est le Christ qui éclaire et purifie nos pensées et non notre pensée qui doit définir le Christ, voire le nier. 

    Toute sa vie durant, une vie de 38 années seulement, notre ami Jean-Gabriel n’a jamais cessé de rester accroché au Christ et il savait, pour avoir entendu les missionnaires lazaristes le dire et le répéter lors des missions qu’ils effectuaient, que seul le Christ est source de salut pour l’homme. Il a lui-même affirmé que Nous ne pouvons parvenir au salut que par la conformité avec Jésus-Christ. Après notre mort, on ne nous demandera pas si nous avons été savants, si nous avons occupé des emplois distingués, si nous avons fait parler avantageusement de nous dans le monde ; mais on nous demandera si nous nous sommes occupés à étudier Jésus Christ et à l’imiter. Le ON en question n’est pas celui des hommes mais celui de Dieu. Dieu veut que nous nous efforcions d’imiter son Fils, c’est-à-dire, de le suivre et de lui ressembler dans les œuvres de charité pour que nous puissions avoir part à sa lumière éternelle. C’était le souci permanent de Jean-Gabriel qui voyait les hommes se pervertir dans des idées qui les éloignaient de l’amour de Dieu et du service des pauvres, comme ce fut le souci de Saint Vincent de Paul, fondateur de la Congrégation de la Mission au sein de laquelle le premier saint de Chine qu’est devenu l’enfant du Puech a choisi de servir pour la plus grande gloire de Dieu et le salut du monde.  C’est aussi et toujours le souci permanent de notre Eglise qui ne cesse de rappeler aux hommes de ce temps la nécessité de se tourner vers la Joie de l’Evangile qui restaure le sens véritable de la vie de l’homme, comme l’écrit si bien notre pape François : « Nous parvenons à être pleinement humains quand nous permettons à Dieu de nous conduire au-delà de nous-mêmes pour que nous parvenions à notre être le plus vrai ». Et, à la suite de Jean-Gabriel, de saint Vincent et de tous les autres qui ont donné leur vie au Christ, nous ne pouvons pas garder cette joie pour nous-mêmes puisqu’elle est appelée à déborder de nous, « parce que, si quelqu’un a accueilli cet amour qui lui redonne le sens de la vie, comment peut-il retenir le désir de le communiquer aux autres ? »(La joie de l’Evangile 8). Voilà pourquoi Jean-Gabriel a voulu « porter la Croix du Christ » aux extrémités de la terre ! Il affirme dans une lettre qu’il a eu la vocation de missionnaire avant celle de lazariste et il est rentré dans la Congrégation avec le désir d’aller en Chine pour donner le Christ. Il demandait même de pouvoir finir sa vie comme celle de son prédécesseur dans le martyre qu’il vénérait énormément : saint François-Régis Clet, un autre lazariste qui a donné sa vie pour le Christ en terre de Chine et dont la vie éclairait bon nombre de jeunes séminaristes tel Jean-Gabriel. Puissé-je ressembler jusqu’à la fin à ce vénérable confrère, dont la longue vie apostolique a été couronnée par la glorieuse palme du martyre, priait ainsi Jean-Gabriel lorsqu’il apprit qu’il partait pour la Chine. 

    Jean-Gabriel a toujours gardé confiance en Dieu car il n’a jamais cessé de garder le cap sur lui. Toute sa vie était orientée vers sa lumière, malgré les ténèbres qui ne cessèrent de vouloir le détruire, mais peut-on détruire la lumière lorsque celle-ci a déjà le signe d’une semence d’éternité ? Ainsi, loin d’être un naïf ou un inconscient, Jean-Gabriel restait lucide sur sa mission et sur la nécessité de s’en remettre à Dieu : je ne sais pas, écrivait-il, ce qui m’est réservé dans la carrière qui s’ouvre devant moi, sans doute bien des croix ; c’est là le pain quotidien du missionnaire. Et que peut-on souhaiter de mieux, en allant prêcher un Dieu crucifié ? Sa confiance doit être la nôtre. Si nous sommes ici, c’est aussi pour lui demander qu’il nous aide à être nous aussi, chacun selon sa vocation, porteur de cette Joie de l’Evangile là où nous sommes, ici et maintenant. Ne disons pas que nous n’en sommes pas ou plus capables, nous nous érigerions contre Dieu. Dieu veut nous voir à l’œuvre, malgré nos fatigues, nos infirmités, nos douleurs, nos deuils et nos tristesses humaines légitimes car il nous donne bien plus que tout cela et nous le savons pertinemment si nous voulons être honnêtes avec nous-mêmes. Jean-Gabriel n’était pas plus que nous un être exceptionnel. Il a vécu ici, sur ce terroir, au sein d’une famille, sur un sol qu’il a lui-même labouré avec son père. Mais parce qu’il a grandi au sein d’une famille qui faisait de la foi en Christ le centre de son existence, il a pu faire du Christ le sens de sa vie, comme chacun de nous, nous pouvons le faire. Comme lui, comme sa famille, osons tourner nos pas vers Dieu qui ne cesse de nous le demander. Rappelons-nous, en effet,  que l’initiative vient de Dieu lui-même et donc que nous ne sommes pas la source de l’appel à l’évangélisation du monde qui nous entoure et qui commence là où nous sommes. Le pape François nous rappelle qu’ il n’y a pas de motif pour lequel quelqu’un puisse penser que cette invitation n’est pas pour lui. (La joie de l’Evangile 3). Pour l’Eglise que Jean-Gabriel a servi jusqu’au bout de lui-même, il est clair que tous les chrétiens ont le devoir d’annoncer Jésus-Christ sans exclure personne, non pas comme quelqu’un qui impose un nouveau devoir, mais bien comme quelqu’un qui partage une joie, qui indique un bel horizon, qui offre un banquet désirable. L’Eglise ne grandit pas par prosélytisme mais par attraction. (La joie de l’Evangile 14). L’Eglise missionnaire doit faire désirer Dieu car il reste le sens de l’homme. 

    C’est ainsi que Jean-Gabriel, rempli de cette sagesse divine qu’il a voulu partager avec l’humanité tout entière nous rappelle avec raison que dans le crucifix, l’Evangile et l’Eucharistie, nous trouvons tout ce que nous pouvons désirer. Il n’y a pas d’autre voie, d’autre vérité, d’autre vie.  Pour l’enfant du Puech qui a parcouru les lointaines terres de Chine, toute notre vie doit ainsi se  tourner vers la perspective de son salut en Dieu lorsqu’elle devra faire son ultime pâque dans un face à face intime avec Dieu qui sera celui de la vérité. C’est cette vérité qui éclairera toute notre existence passée. C’est la raison pour laquelle, à la suite de saint Vincent de Paul qui déclarait que le Christ est le modèle de l’humanité, son prototype, son fils spirituel, Jean-Gabriel Perboyre, n’hésite pas à nous sermonner en tant que grand frère dans la foi. Ecoutons-le encore : si nous voulons parvenir à la gloire du Ciel, il faut que nous devenions peintres ; plus nous peindrons fidèlement en nous l’humilité de Jésus-Christ, son obéissance, sa charité et ses autres vertus, plus nous assurerons notre salut, et plus notre gloire sera grande dans le Ciel. 

    Ainsi, sans crainte aucune, demandons avec sa propre prière l’intercession de notre saint pour que nous puissions être digne de lui, de ce qu’il veut pour nous, de ce qu’il attend de chacun de nous rassemblés ici, pour que nous lui ressemblions comme disciple aimant du Christ, n’ayant aucune crainte de le porter au monde qui en a bien besoin:

    O mon divin Sauveur, par ta toute puissance et ton infinie miséricorde, que je sois changé et tout transformé en toi. Que mes mains soient tes mains, que mes yeux soient tes yeux, que ma langue soit ta langue, que tous mes sens et mon corps ne servent qu’à te glorifier ; mais surtout transforme mon âme et toutes ses puissances : que ma mémoire, mon intelligence et mon cœur soient ta mémoire, ton intelligence et ton cœur ; que mes actions, mes sentiments soient semblables à tes actions, tes sentiments, et de même que ton Père disait de Toi : je t’ai engendré aujourd’hui, tu puisses le dire de moi et ajouter aussi comme ton Père céleste :Voici mon Fils bien-aimé, en lui j’ai mis tout mon amour. Amen 

     

                                               Père Jean-Yves DUCOURNEAU, cm.

     

     


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  • En ce 11 septembre, anniversaire du martyre de saint Jean-Gabriel Perboyre, une assemblée nombreuse s'est réunie au Puech , sa maison natale 

     

     

    Messe au Puech le 11 septembre 2014

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    En l'absence de Mgr Turini, évêque de Cahors, c'est l'abbé Cambon qui a présidé la célébration de la messe

    Messe au Puech le 11 septembre 2014

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    Le prédicateur était le Père Jean-Yves Ducourneau, lazariste et aumônier militaire. Il est l'auteur du livre "Semence d'éternité" sur la vie de saint jean-Gabriel Perboyre

    Messe au Puech le 11 septembre 2014

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    A la fin de la célébration l'abbé Cambon, curé de la paroisse, a béni le nouveau toit de l'antique maison de la famille Perboyre

    Messe au Puech le 11 septembre 2014

     

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